La cordycépine, ou 3’-désoxyadénosine, est un composé bioactif isolé de champignons du genre Cordyceps, reconnu pour ses propriétés anticancéreuses, antivirales et immunomodulatrices. Cette molécule d’intérêt croissant dans les secteurs nutraceutique, cosmétique et pharmaceutique représente également un enjeu analytique majeur pour les laboratoires. Dans cet article, nous analysons en détail sa structure chimique, ses effets biologiques, ses applications industrielles et les normes réglementaires qui encadrent son usage. L’accent est mis sur les méthodes de dosage en laboratoire – notamment par HPLC et LC-MS/MS – indispensables pour garantir la qualité, la traçabilité et la conformité des extraits à base de Cordyceps standardisés en cordycépine.
Table des matières
Qu’est-ce que la cordycépine ? Définition, origine et structure chimique
Définition et désignation chimique
La cordycépine, identifiée sous le numéro CAS 73-03-0, est une molécule naturelle appartenant à la famille des analogues nucléosidiques. Son nom chimique complet est 3’-désoxyadénosine, ce qui signifie qu’il s’agit d’un dérivé de l’adénosine dont le groupement hydroxyle (–OH) en position 3’ du ribose est absent. Cette légère modification structurelle a des conséquences majeures sur son activité biologique : en se substituant à l’adénosine dans certains processus biochimiques, la cordycépine perturbe la synthèse de l’ARN et la prolifération cellulaire.
Sur le plan physico-chimique, la cordycépine est une molécule polaire, peu soluble dans les solvants organiques classiques mais soluble dans l’eau, ce qui facilite certaines méthodes d’extraction et de dosage. Sa masse molaire est de 251,24 g/mol, et sa formule brute est C10H13N5O3. Elle se présente sous forme de poudre blanche ou légèrement jaunâtre, sensible à la lumière et à la chaleur.
Origine naturelle : un composé fongique singulier
La cordycépine est principalement produite par deux espèces de champignons entomopathogènes : Cordyceps militaris et Cordyceps sinensis. Ces champignons appartiennent à la famille des Cordycipitacées et sont bien connus en médecine traditionnelle chinoise pour leurs propriétés revitalisantes.
Le cycle de vie du Cordyceps sinensis est particulièrement fascinant. Ce champignon parasite se développe dans les larves de papillons du genre Thitarodes. Une fois infectée, la larve est progressivement colonisée par le mycélium du champignon, jusqu’à ce qu’il émerge sous forme d’un petit fruiting body (carpophores) qui sort de la tête de la chenille momifiée. Cette forme sauvage est extrêmement rare et onéreuse, ce qui explique pourquoi Cordyceps militaris, plus facile à cultiver en laboratoire, est aujourd’hui la principale source industrielle de cordycépine.
Il existe également des formes cultivées à partir de souches spécifiques comme Paecilomyces hepiali, une espèce mycélienne isolée à partir de C. sinensis, qui permet la production à grande échelle tout en garantissant une composition chimique proche de celle du champignon sauvage.
Importance de la cordycépine dans la recherche et l’industrie
Grâce à sa structure proche de l’adénosine, la cordycépine agit comme un leurre métabolique, ce qui en fait un puissant inhibiteur de la transcription de l’ARN. Ce mécanisme lui confère des propriétés biologiques variées et très recherchées : inhibition de la prolifération cellulaire, activation de la réponse immunitaire, régulation des voies inflammatoires, et blocage de la réplication virale.
Ces propriétés expliquent l’essor de son usage dans les secteurs :
- nutraceutique : produits de santé à base de champignons médicinaux,
- cosmétique : formules anti-âge riches en composés antioxydants,
- pharmaceutique : recherche sur de nouvelles thérapies anticancéreuses ou antivirales.
La cordycépine est également utilisée comme marqueur analytique dans le contrôle qualité des extraits de Cordyceps. La quantification précise de cette molécule est essentielle pour garantir l’efficacité des produits vendus en complément alimentaire ou en usage topique, d’où l’importance des analyses en laboratoire, que nous détaillerons dans les parties suivantes.
Propriétés biologiques et mécanismes d’action de la cordycépine
La cordycépine est étudiée depuis plusieurs décennies pour ses effets pharmacologiques remarquables. Grâce à sa structure unique, elle interfère avec plusieurs processus cellulaires clés, ce qui lui confère des propriétés antitumorales, antivirales, immunomodulatrices, anti-inflammatoires et antioxydantes. Ces effets ont été démontrés dans de nombreux modèles in vitro et in vivo, et font aujourd’hui l’objet d’essais cliniques dans plusieurs domaines thérapeutiques.
Mécanisme principal : inhibition de la synthèse d’ARN
Le mode d’action le plus étudié de la cordycépine repose sur son aptitude à interférer avec la synthèse de l’ARN. Lorsqu’elle est phosphorylée dans les cellules en 3’-désoxyadénosine triphosphate (3’-dATP), elle peut être incorporée à la place de l’adénosine dans la chaîne d’ARN en formation. Or, l’absence du groupement hydroxyle (–OH) en 3’ empêche l’élongation normale de la chaîne, ce qui interrompt la transcription de l’ARN.
Cette inhibition de la transcription entraîne :
- l’arrêt de la prolifération cellulaire,
- la perturbation des voies métaboliques dépendantes de l’ARN,
- l’induction de l’apoptose (mort cellulaire programmée) dans certaines cellules.
Ce mécanisme est particulièrement efficace contre les cellules cancéreuses ou infectées par des virus, qui présentent une activité transcriptionnelle élevée.
Effets anticancéreux documentés
De nombreuses études ont démontré le potentiel antitumoral de la cordycépine sur plusieurs types de lignées cancéreuses : leucémies, cancers du sein, du foie, du côlon, du poumon, etc. Parmi les effets observés :
- inhibition de la prolifération cellulaire,
- induction de l’apoptose via la voie mitochondriale,
- réduction de l’expression de gènes liés à la survie cellulaire (Bcl-2, survivine),
- inhibition de la migration et de l’invasion tumorale.
Une étude publiée dans Cancer Letters (2019) a par exemple montré que la cordycépine inhibait la croissance de cellules de cancer hépatique en bloquant l’activation de la voie PI3K/Akt, essentielle à la survie cellulaire.
La difficulté majeure réside dans sa biodisponibilité : la cordycépine est rapidement dégradée dans l’organisme par l’adénosine désaminase (ADA). Des formulations encapsulées ou associées à des inhibiteurs d’ADA sont à l’étude pour améliorer sa stabilité in vivo.
Activité antivirale et anti-inflammatoire
La cordycépine possède également des effets antiviraux. En perturbant la transcription de l’ARN viral ou en inhibant certaines ARN polymérases virales, elle limite la réplication de virus à ARN simple brin. Des recherches sont en cours sur son efficacité contre des virus comme le virus de l’hépatite B, certains coronavirus ou le virus de l’herpès.
En parallèle, la cordycépine agit comme un modulateur de l’inflammation. Elle inhibe la production de médiateurs inflammatoires tels que le TNF-α, l’IL-6 ou la COX-2, et réduit l’expression de facteurs de transcription comme NF-κB. Ce double effet – antiviral et anti-inflammatoire – est particulièrement intéressant dans les contextes d’infection chronique ou d’auto-immunité.
Propriétés immunomodulatrices
La cordycépine stimule certaines réponses du système immunitaire inné et adaptatif :
- activation des macrophages,
- augmentation de la phagocytose,
- régulation de la production de cytokines (IL-2, IFN-γ),
- stimulation des lymphocytes T.
Ces propriétés pourraient expliquer son usage traditionnel comme tonique dans la médecine chinoise, mais elles intéressent aussi la recherche clinique dans le domaine de l’immunothérapie anticancer ou de l’immunostimulation chez les personnes immunodéprimées.
Activité antioxydante et neuroprotectrice
La cordycépine est également reconnue pour ses propriétés antioxydantes, qui participent à la neutralisation des radicaux libres et à la réduction du stress oxydatif cellulaire. Ce mécanisme contribue à prévenir le vieillissement prématuré des cellules et à protéger les tissus contre les dommages oxydatifs.
Certaines études suggèrent par ailleurs un effet neuroprotecteur en cas de stress cellulaire, d’inflammation neuronale ou de dégénérescence progressive. Ces propriétés intéressent notamment les chercheurs dans les domaines de la prévention du déclin cognitif ou du soutien en cas de maladies neurodégénératives.
En résumé, la cordycépine agit sur plusieurs fronts biologiques : transcription de l’ARN, signalisation cellulaire, inflammation, immunité et stress oxydatif. Cette polyvalence en fait une molécule d’intérêt prioritaire dans les domaines de la recherche thérapeutique, mais aussi une cible analytique cruciale pour les industriels qui souhaitent garantir la qualité, la stabilité et la sécurité de leurs produits à base de Cordyceps.
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Applications de la cordycépine dans l’industrie
La cordycépine attire de plus en plus l’attention des professionnels de la santé, de la cosmétique et de l’agroalimentaire pour ses effets biologiques prometteurs. Sa polyvalence permet de l’intégrer dans divers produits finis, notamment sous forme de compléments alimentaires, d’actifs cosmétiques ou de candidats-médicaments en développement. Toutefois, ces applications exigent un contrôle rigoureux de la qualité et de la concentration du principe actif, ce qui nécessite des analyses en laboratoire précises et normalisées.
Compléments alimentaires et nutraceutique
Le marché des compléments alimentaires à base de champignons médicinaux est en pleine expansion, avec une demande croissante pour des produits naturels aux effets énergisants, immunostimulants ou adaptogènes. La cordycépine, extraite majoritairement de Cordyceps militaris, est un marqueur de qualité clé dans ces formulations.
Usages revendiqués
Les fabricants mettent en avant plusieurs effets potentiels :
- stimulation de l’énergie et réduction de la fatigue,
- amélioration de la vitalité et de la récupération physique,
- soutien du système immunitaire,
- effet antioxydant et anti-âge naturel.
Ces allégations, bien que populaires, ne sont pas encore validées par l’EFSA en Europe. En revanche, Health Canada reconnaît l’usage sécuritaire du Cordyceps à condition de respecter des posologies précises (ex. : 1,5 à 3 g/j de poudre déshydratée). La cordycépine, en tant que biomarqueur actif, joue un rôle essentiel dans la normalisation des extraits.
Formes galéniques disponibles
Les produits à base de cordycépine se déclinent sous plusieurs formes :
- poudre brute (champignon entier déshydraté puis broyé),
- gélules contenant de la poudre ou des extraits standardisés,
- extraits liquides concentrés (eau, alcool, glycérine),
- forme CS-4 : mycélium cultivé industriellement à partir de Paecilomyces hepiali, riche en composés similaires à ceux de Cordyceps sinensis.
Les produits les plus fiables sont ceux titrés en cordycépine (≥ 0,03 %) et/ou en acide cordycépique (≥ 7 %), deux marqueurs fréquemment analysés en laboratoire pour garantir la puissance et la stabilité de l’extrait.
Cosmétique
L’intégration de la cordycépine dans les produits cosmétiques s’explique par ses propriétés antioxydantes, apaisantes et revitalisantes. Cet ingrédient est valorisé dans des soins destinés :
- à réduire les signes de l’âge (rides, perte d’élasticité),
- à protéger la peau du stress oxydatif,
- à favoriser la régénération cellulaire.
Exemples d’applications
La cordycépine peut être incorporée dans :
- des sérums anti-âge ou crèmes hydratantes,
- des soins réparateurs pour peaux sensibles ou exposées à la pollution,
- des formulations ciblant l’éclat du teint et la régénération cutanée.
L’ajout de cordycépine dans ces produits doit être accompagné de tests rigoureux : dosage de la molécule active, tests de stabilité, évaluation de la compatibilité avec d’autres actifs, et tests de sécurité cutanée. Les laboratoires spécialisés réalisent souvent des analyses LC-MS/MS ou HPLC pour s’assurer de la présence effective de la cordycépine dans la formule finale.
Pharmaceutique et recherche clinique
La cordycépine est également à l’étude pour des applications thérapeutiques plus avancées, notamment dans le domaine de l’oncologie, de la rhumatologie ou des maladies virales.
Indications explorées
Plusieurs essais cliniques sont en cours pour évaluer :
- l’effet de la cordycépine en adjuvant des chimiothérapies, pour augmenter la sensibilité des cellules tumorales,
- son action sur l’arthrose, notamment pour ralentir la dégradation du cartilage articulaire,
- son potentiel antiviral contre les virus à ARN, y compris certaines souches de grippe et d’hépatites.
Ces recherches s’appuient sur les mécanismes biologiques étudiés précédemment (inhibition de la synthèse d’ARN, induction de l’apoptose, modulation de la réponse immunitaire). Toutefois, la rapidité de dégradation de la cordycépine in vivo reste un obstacle majeur. Des solutions sont envisagées, comme l’encapsulation liposomale ou l’association à des inhibiteurs enzymatiques (inhibiteurs de l’ADA).
Encadrement réglementaire
En contexte pharmaceutique, la cordycépine est encore considérée comme un principe actif en développement, soumis à des évaluations rigoureuses :
- stabilité chimique,
- profil pharmacocinétique,
- innocuité et efficacité sur modèles animaux et humains.
Toute tentative d’enregistrement en tant que substance pharmaceutique impose des analyses de laboratoire normalisées, réalisées dans des conditions conformes aux normes ISO 17025 et, si applicable, BPF/GLP (Bonnes Pratiques de Fabrication ou de Laboratoire).
Cordycépine et réglementation : ce que dit la législation
Malgré ses nombreuses propriétés biologiques documentées, la cordycépine reste une molécule encadrée de manière stricte sur le plan réglementaire. En fonction de son usage – complément alimentaire, ingrédient cosmétique ou principe actif pharmaceutique – les exigences légales varient d’un pays à l’autre. Cette variabilité impose aux industriels une vigilance constante, ainsi qu’une traçabilité rigoureuse de leurs produits contenant de la cordycépine.
Statut réglementaire en Europe
Dans l’Union européenne, la cordycépine n’est pas autorisée comme additif ou ingrédient actif isolé dans les compléments alimentaires. Toutefois, elle peut être naturellement présente dans les extraits de champignons Cordyceps sinensis ou Cordyceps militaris, à condition que ces extraits soient issus d’une filière sûre, documentée et conforme aux exigences de sécurité sanitaire.
Pour les extraits bruts de Cordyceps, l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) impose :
- la déclaration complète des principes actifs, y compris la cordycépine, l’adénine et l’acide cordycépique,
- l’évaluation des teneurs en métaux lourds, en particulier plomb, arsenic et cadmium,
- des données de toxicité, notamment en cas d’allégation santé.
Par ailleurs, l’utilisation de Cordyceps militaris ou de formes cultivées comme Paecilomyces hepiali (souche CS-4) n’est pas autorisée dans tous les pays de l’UE. Certains États membres les classent comme nouveaux aliments (Novel Food) au titre du règlement (UE) 2015/2283, ce qui exige une procédure d’autorisation préalable, incluant un dossier scientifique complet.
Reconnaissance au Canada et aux États-Unis
À l’inverse, au Canada, la cordycépine est reconnue comme composant actif présent dans les produits de santé naturels à base de Cordyceps. Santé Canada a défini des limites de dosage précises :
- poudre déshydratée : 1,5 à 3 g par jour,
- décoction : jusqu’à 9 g/jour de matière sèche,
- forme CS-4 : 1 à 2 g par jour.
Ces seuils sont destinés à minimiser les risques d’effets secondaires tout en garantissant une efficacité plausible. Les fabricants doivent fournir des analyses de laboratoire confirmant la présence des actifs (cordycépine, acide cordycépique) et l’absence de contaminants.
Aux États-Unis, la réglementation dépend du statut du produit. Si la cordycépine est intégrée dans un complément alimentaire, elle relève du Dietary Supplement Health and Education Act (DSHEA). Toutefois, comme elle est parfois extraite de champignons classés comme « herbes de la médecine traditionnelle chinoise », elle peut aussi être considérée sous l’angle des produits botaniques, ce qui demande un positionnement réglementaire précis, notamment en cas d’allégations thérapeutiques.
Encadrement en cosmétique et usage externe
Dans les produits cosmétiques, la cordycépine peut être utilisée à l’état d’extrait brut de champignon, à condition que le fournisseur démontre :
- une origine végétale ou fongique sûre,
- l’absence d’effet pharmacologique direct sur la peau,
- des résultats d’analyses microbiologiques et toxicologiques.
Selon le règlement (CE) n° 1223/2009, les ingrédients cosmétiques doivent être évalués pour leur sécurité, via un rapport sur la sécurité du produit cosmétique (CPSR). Ce rapport inclut :
- la caractérisation physico-chimique des extraits,
- les concentrations de principes actifs (dont la cordycépine),
- les tests de tolérance cutanée ou ophtalmologique.
Aucune allégation santé ne peut être formulée dans un produit cosmétique contenant de la cordycépine. Les termes utilisés doivent se limiter à des effets cosmétiques généraux (revitalisant, hydratant, protecteur antioxydant, etc.).
Nécessité d’un contrôle analytique et documentaire rigoureux
La conformité réglementaire passe nécessairement par la mise en œuvre d’analyses en laboratoire fiables, permettant de :
- identifier et quantifier précisément la cordycépine dans les extraits,
- détecter la présence de contaminants, notamment les métaux lourds, solvants résiduels, pesticides ou microorganismes,
- documenter les origines botaniques ou mycologiques de la matière première,
- valider les allégations produit en lien avec les réglementations locales.
Ces contrôles sont exigés non seulement pour répondre aux exigences des autorités de régulation, mais également pour protéger le consommateur contre les produits falsifiés ou sous-dosés, fréquents sur le marché des extraits végétaux et fongiques.
En somme, la cordycépine ne peut être utilisée dans un cadre industriel qu’à condition de respecter des normes réglementaires strictes, variables selon les territoires et les usages. Ce respect passe par une traçabilité complète, des analyses de laboratoire certifiées et une vigilance constante sur les évolutions réglementaires. Toute entreprise souhaitant commercialiser un produit contenant de la cordycépine a donc tout intérêt à collaborer avec un laboratoire expert dans le dosage des extraits végétaux et fongiques, conforme aux exigences ISO 17025 et aux bonnes pratiques analytiques.
Comment analyser la cordycépine en laboratoire ?
L’analyse de la cordycépine est indispensable pour garantir la qualité, l’authenticité et la conformité des extraits de champignons Cordyceps. Que ce soit pour un complément alimentaire, un produit cosmétique ou une formulation pharmaceutique, le dosage précis de la cordycépine permet de sécuriser les produits et d’assurer leur efficacité. Cette analyse repose sur des méthodes validées, utilisées dans des laboratoires accrédités selon les normes ISO 17025, et adaptées aux matrices complexes.
Méthode HPLC/UV : la référence pour le dosage de la cordycépine
La chromatographie liquide haute performance (HPLC) couplée à une détection UV est actuellement la méthode de référence pour l’analyse quantitative de la cordycépine dans les extraits de champignons. Cette technique repose sur la séparation des constituants d’un échantillon sur une colonne chromatographique, suivie de leur détection à une longueur d’onde spécifique.
Avantages de la méthode :
- Haute sensibilité : permet de détecter la cordycépine à des concentrations très faibles (LOQ autour de 10 mg/kg).
- Bonne spécificité : séparation efficace entre la cordycépine, l’adénine, l’adénosine et les autres composants du champignon.
- Méthode validée dans de nombreux laboratoires pour des applications en contrôle qualité.
La longueur d’onde utilisée pour la détection est généralement de 254 nm, ce qui correspond au pic d’absorption maximale de la cordycépine. La préparation des échantillons peut inclure une extraction à l’eau ou à l’éthanol, suivie d’une filtration ou d’une centrifugation pour éliminer les particules solides.
Spectrométrie de masse LC-MS/MS : pour les matrices complexes
Dans les cas où la matrice est particulièrement complexe (mélanges de plantes, extraits secs concentrés, formulations cosmétiques), la spectrométrie de masse couplée à la chromatographie liquide (LC-MS/MS) est privilégiée.
Cette technique offre une spécificité encore plus élevée que la HPLC/UV, grâce à l’analyse des ions caractéristiques de la cordycépine, ce qui permet :
- une détection sans interférence avec d’autres composés,
- une quantification fiable même à l’état de traces (< 1 mg/kg),
- une analyse multi-résidus (possibilité de doser simultanément plusieurs composants fongiques).
Elle est recommandée dans les contextes suivants :
- contrôle qualité de produits complexes (gélules multi-ingrédients, extraits enrichis),
- études pharmacocinétiques,
- investigations en cas de réclamations ou de non-conformités.
Autres techniques possibles : UV direct, NMR, titrage enzymatique
D’autres techniques plus simples ou plus spécifiques peuvent être utilisées selon les objectifs :
- Spectrophotométrie UV/Vis directe : utilisée pour des contrôles rapides de lots, mais peu spécifique.
- Titrage enzymatique : dans le cadre de méthodes rapides en industrie (par exemple pour différencier l’adénosine de la cordycépine dans certains extraits).
- Résonance magnétique nucléaire (RMN) : méthode puissante mais coûteuse, surtout utilisée en recherche ou pour valider des standards.
Préparation des échantillons et matrices concernées
L’analyse de la cordycépine peut être réalisée sur des matrices variées :
- poudres de champignons séchés (Cordyceps militaris, sinensis),
- extraits hydroalcooliques ou glycérinés,
- gélules ou comprimés,
- formules cosmétiques (crèmes, sérums),
- solutions injectables ou expérimentales en contexte de recherche.
Les étapes de préparation comprennent :
- broyage et homogénéisation des échantillons solides,
- extraction par solvant (eau, éthanol, méthanol),
- filtration sur membrane (0,45 µm),
- éventuellement une purification par SPE (extraction en phase solide) avant injection en chromatographe.
Une attention particulière est portée à la température et à la lumière, car la cordycépine est sensible à l’oxydation et à la dégradation thermique.
Normes d’analyse et accréditations
Pour que les résultats d’analyse soient recevables par les autorités sanitaires et les clients industriels, ils doivent être réalisés selon les standards suivants :
- norme ISO 17025 : garantit la compétence des laboratoires d’essais,
- accréditation COFRAC (en France) ou équivalent selon le pays,
- validation des méthodes analytiques (linéarité, fidélité, spécificité, LOD/LOQ, répétabilité).
Les laboratoires doivent également fournir un bulletin d’analyse complet, mentionnant la méthode utilisée, les résultats chiffrés (en mg/kg ou mg/g), la limite de quantification et la conformité aux spécifications du produit.
Focus YesWeLab : un partenaire analytique pour vos extraits de cordyceps
L’analyse de la cordycépine requiert une expertise pointue et des équipements de laboratoire de haute précision. Pour les industriels de la nutraceutique, des cosmétiques ou de la santé animale, s’entourer d’un partenaire de confiance est essentiel pour garantir la qualité et la conformité des extraits de Cordyceps. C’est précisément ce que propose YesWeLab, une société spécialisée dans les prestations analytiques multi-sectorielles, qui s’appuie sur un réseau de plus de 200 laboratoires partenaires accrédités à travers la France et l’Europe.
Un réseau expert dédié aux extraits végétaux et fongiques
YesWeLab collabore avec des laboratoires hautement spécialisés dans l’analyse des produits naturels, en particulier :
- les extraits standardisés de champignons médicinaux,
- les matières premières végétales, incluant les actifs bioactifs comme la cordycépine, l’acide cordycépique, l’adénosine ou les bêta-glucanes,
- les produits finis nutraceutiques (gélules, poudres, extraits liquides),
- les formulations cosmétiques intégrant des extraits de Cordyceps.
Grâce à ce réseau, YesWeLab est en mesure de proposer des analyses sur mesure selon les matrices et les exigences réglementaires de chaque secteur.
Types de matrices analysées :
- Cordyceps militaris ou sinensis en poudre,
- extraits hydroalcooliques ou glycérinés,
- gélules ou comprimés,
- crèmes, sérums et soins topiques,
- compléments alimentaires multi-ingrédients.
Les résultats sont délivrés avec un bulletin d’analyse complet, incluant les données suivantes :
- concentration de cordycépine en mg/kg ou en pourcentage,
- méthode de dosage utilisée,
- limite de détection et de quantification (LOD/LOQ),
- conformité aux normes en vigueur (ex. : ISO 17025, COFRAC).
Accompagnement réglementaire et conformité sectorielle
Au-delà de la prestation analytique, YesWeLab propose un accompagnement réglementaire sur les problématiques suivantes :
- conformité aux règlements européens (INCO, Novel Food, règlement cosmétique CE 1223/2009),
- validation des allégations nutritionnelles et de santé,
- constitution de dossiers d’enregistrement ou de mise sur le marché,
- adaptation des protocoles analytiques selon les exigences de l’EFSA, de Santé Canada ou de la FDA.
YesWeLab peut également vous conseiller sur la choix du type d’extrait (CS-4, fruiting body, mycélium), la standardisation des lots, et la sélection des fournisseurs fiables.
Une plateforme digitale pour simplifier la gestion des analyses
L’un des atouts majeurs de YesWeLab est sa plateforme digitale tout-en-un, pensée pour faciliter le pilotage de vos projets analytiques :
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- suivi en temps réel de l’avancement des échantillons,
- réception sécurisée des résultats, archivage automatique,
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Cette solution permet aux entreprises de centraliser l’ensemble de leurs besoins analytiques, de réduire les délais d’exécution et d’optimiser la conformité de leurs produits.
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