Dans le domaine de l’analyse en laboratoire, le spectrophotomètre occupe une place centrale. Cet instrument est essentiel pour identifier et quantifier les substances chimiques présentes dans une solution en mesurant leur capacité à absorber la lumière. Grâce à son efficacité, sa précision et sa polyvalence, il est largement utilisé dans des secteurs variés comme l’agroalimentaire, la cosmétique, la santé animale, l’environnement ou encore la recherche biomédicale. Comprendre le fonctionnement, le rôle et les applications du spectrophotomètre permet d’en saisir l’importance stratégique dans les processus de contrôle qualité, de validation réglementaire et de développement de produits.
YesWeLab accompagne les industriels dans la mise en œuvre de ces analyses spectrophotométriques en s’appuyant sur un réseau de laboratoires spécialisés et conformes aux normes en vigueur.
Table des matières
Qu’est-ce qu’un spectrophotomètre ?
Définition et principes fondamentaux
Un spectrophotomètre est un instrument d’analyse permettant de mesurer l’absorbance d’une substance dissoute dans un liquide. L’absorbance correspond à la quantité de lumière absorbée par la solution lorsqu’un faisceau lumineux de longueur d’onde spécifique la traverse. Cette mesure est directement liée à la concentration de la substance analysée, selon un principe fondamental de chimie analytique : la loi de Beer-Lambert.
Contrairement à un simple spectromètre qui peut analyser l’ensemble d’un spectre lumineux, le spectrophotomètre est conçu pour effectuer une mesure précise à une ou plusieurs longueurs d’onde sélectionnées. Il convertit l’intensité de la lumière transmise en une valeur numérique d’absorbance, ce qui permet d’établir une relation directe avec la quantité de molécule présente dans l’échantillon.
Différence entre spectrophotomètre et spectromètre
Ces deux termes sont parfois utilisés de manière interchangeable, mais ils renvoient à des dispositifs différents. Le spectromètre est un instrument plus général qui sert à analyser la lumière en fonction de ses composantes spectrales. Il est utilisé pour déterminer la composition d’un échantillon en identifiant les longueurs d’onde émises ou absorbées. Le spectrophotomètre, quant à lui, est un appareil spécialisé qui mesure précisément l’absorbance (ou la transmittance) d’un échantillon à une longueur d’onde déterminée. Il est donc davantage orienté vers les analyses quantitatives.
Une technologie évolutive au service des laboratoires
Depuis sa mise au point au début du XXe siècle, le spectrophotomètre a connu de nombreuses améliorations techniques. Les modèles modernes sont capables de balayer automatiquement un large éventail de longueurs d’onde, de stocker des données, de les transférer vers un système d’information, ou encore de fonctionner en double faisceau pour améliorer la précision des mesures. Les technologies de détection se sont également diversifiées : photodiodes, photomultiplicateurs (PMT), capteurs CCD, offrant différents niveaux de sensibilité et de résolution.
Aujourd’hui, on trouve des spectrophotomètres adaptés à chaque usage : appareils compacts pour une utilisation sur le terrain, systèmes automatisés pour les analyses en série, ou modèles haute précision pour la recherche scientifique.
Un outil indispensable en analyse de laboratoire
Le spectrophotomètre est utilisé quotidiennement dans de nombreux laboratoires d’analyse. Il permet de doser des substances actives, d’identifier des contaminants, de valider la concentration d’un principe actif ou d’assurer le suivi de réactions chimiques. En agroalimentaire, il est utilisé pour analyser la teneur en colorants, vitamines, acides ou sucres. En cosmétique, il sert à vérifier la concentration d’actifs dans une formulation. En environnement, il permet de contrôler la pollution des eaux en mesurant les nitrates, les phosphates ou les métaux dissous.
Sa capacité à fournir des résultats fiables, reproductibles et rapides en fait un outil essentiel dans toute stratégie de contrôle qualité ou de développement produit, notamment dans un contexte réglementaire de plus en plus exigeant.

Quel est le rôle du spectrophotomètre ?
Mesurer l’absorbance d’une solution
La fonction principale d’un spectrophotomètre est de mesurer l’absorbance d’une solution à une longueur d’onde spécifique. L’absorbance est une grandeur physique sans unité qui quantifie la perte d’intensité d’un faisceau lumineux lorsqu’il traverse un milieu. Plus une solution absorbe la lumière, plus l’absorbance mesurée sera élevée.
Cette mesure repose sur le principe que certaines molécules absorbent la lumière à des longueurs d’onde bien précises. Par exemple, l’ADN présente une absorbance maximale autour de 260 nm, tandis que de nombreuses protéines absorbent à 280 nm. En analysant l’absorbance à ces longueurs d’onde spécifiques, le spectrophotomètre permet de détecter la présence de ces composés dans un échantillon.
Quantifier une substance par la loi de Beer-Lambert
L’un des atouts majeurs du spectrophotomètre est sa capacité à quantifier une substance en solution. Cette quantification repose sur la loi de Beer-Lambert, qui établit une relation directe entre l’absorbance (A), la concentration de la substance (C), le coefficient d’absorption molaire (ε) et la longueur du trajet optique (l), généralement de 1 cm dans les cuvettes standard :
A = ε × l × C
Ainsi, si l’on connaît la valeur du coefficient d’absorption molaire pour une substance donnée à une longueur d’onde spécifique, il devient possible de calculer sa concentration dans un échantillon en mesurant simplement l’absorbance. Ce principe est couramment utilisé dans les laboratoires pour effectuer des dosages colorimétriques, c’est-à-dire mesurer la concentration d’un analyte à partir de sa couleur ou de sa capacité à absorber la lumière.
Par exemple, dans le cadre du dosage de l’acide malique, utilisé dans les secteurs agroalimentaire et cosmétique, la spectrophotométrie permet d’évaluer la concentration de l’acide dans une confiture ou une crème de soin, avec une grande précision.
Identifier la présence d’un composé spécifique
En plus de quantifier, le spectrophotomètre permet également d’identifier un composé. Chaque molécule présente un spectre d’absorbance caractéristique, un peu comme une empreinte digitale optique. En balayant différentes longueurs d’onde et en enregistrant l’absorbance, il est possible d’obtenir un spectre qui permet d’identifier un composé par comparaison avec des bases de données de spectres de référence.
Cette capacité est particulièrement utile pour vérifier l’identité d’un principe actif, détecter une contamination ou valider un lot de production dans les secteurs réglementés.
Contrôler la qualité et la conformité des produits
Dans un contexte industriel, le spectrophotomètre joue un rôle crucial dans le contrôle qualité. Il permet de s’assurer que les produits respectent les concentrations spécifiées, que la formulation est homogène, ou encore que la matière première utilisée est conforme. Par exemple, dans le secteur des cosmétiques, il est utilisé pour contrôler la concentration de filtres solaires ou d’actifs éclaircissants, et garantir la reproductibilité des lots.
De plus, certaines réglementations exigent la vérification de concentrations maximales autorisées, notamment pour des substances actives, des conservateurs ou des colorants. Le spectrophotomètre s’avère alors indispensable pour documenter la conformité réglementaire, notamment en lien avec les normes ISO 17025 ou les accréditations COFRAC exigées dans les analyses réalisées par des laboratoires partenaires comme ceux de YesWeLab.
Mesurer la stabilité des formulations dans le temps
Dans un contexte industriel, le spectrophotomètre joue un rôle crucial dans le contrôle qualité. Il permet de s’assurer que les produits respectent les concentrations spécifiées, que la formulation est homogène, ou encore que la matière première utilisée est conforme. Par exemple, dans le secteur des cosmétiques, il est utilisé pour contrôler la concentration de filtres solaires ou d’actifs éclaircissants, et garantir la reproductibilité des lots.
De plus, certaines réglementations exigent la vérification de concentrations maximales autorisées, notamment pour des substances actives, des conservateurs ou des colorants. Le spectrophotomètre s’avère alors indispensable pour documenter la conformité réglementaire, notamment en lien avec les normes ISO 17025 ou les accréditations COFRAC exigées dans les analyses réalisées par des laboratoires comme ceux du réseau YesWeLab.
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Quel est le but de la spectrophotométrie ?
Une méthode d’analyse quantitative précise
Le but principal de la spectrophotométrie est de fournir une méthode d’analyse quantitative simple, rapide et fiable. En mesurant la quantité de lumière absorbée par une solution à une longueur d’onde donnée, cette technique permet de déterminer avec précision la concentration d’un ou plusieurs composés chimiques. Elle est utilisée pour analyser des solutions contenant des substances organiques ou inorganiques, des colorants, des protéines, des acides nucléiques, des métaux ou encore des polluants environnementaux.
Cette capacité à quantifier de très faibles concentrations, parfois à l’échelle du nanogramme, en fait une méthode idéale dans les secteurs exigeant une grande sensibilité. C’est le cas en biologie moléculaire, en contrôle qualité agroalimentaire, en formulation cosmétique, ou dans les analyses environnementales.
Une méthode non destructive et reproductible
La spectrophotométrie présente l’avantage d’être une technique non destructive. L’échantillon analysé n’est pas modifié de façon significative par le passage du faisceau lumineux, ce qui permet de réutiliser ou de conserver l’échantillon pour d’autres tests. Cela est particulièrement précieux dans les cas où la quantité disponible est limitée, ou lorsque plusieurs analyses sont prévues sur un même échantillon.
De plus, la méthode est hautement reproductible dès lors que les conditions d’analyse sont standardisées : longueur d’onde fixe, cuvette propre, température contrôlée. Cette reproductibilité est essentielle pour les laboratoires accrédités ISO 17025, qui doivent garantir la constance et la fiabilité de leurs résultats au fil du temps.
Une aide à l’identification de composés
Au-delà du dosage, la spectrophotométrie permet également une analyse qualitative grâce à l’étude des spectres d’absorption. Chaque molécule présente une signature optique propre, avec des pics d’absorbance à des longueurs d’onde spécifiques. En scannant un échantillon sur une large plage de longueurs d’onde (de 190 à 1100 nm pour certains modèles UV-visible), on peut obtenir un spectre complet, qui servira à identifier un composé inconnu par comparaison avec des bases de données spectrales.
Cette fonctionnalité est notamment utilisée en chimie analytique pour caractériser des substances dans des mélanges complexes, ou pour contrôler la conformité d’un principe actif dans une formulation industrielle.
Une technique au service du contrôle qualité
Le but de la spectrophotométrie dans les laboratoires industriels est souvent lié au contrôle qualité des matières premières, des produits finis ou des emballages. Par exemple, dans l’industrie alimentaire, elle permet de suivre la concentration de colorants, d’additifs ou de vitamines. En cosmétique, elle est utilisée pour doser des filtres UV ou des actifs éclaircissants. Dans l’environnement, elle sert à évaluer la teneur en nitrates ou en substances organiques dans l’eau.
En effectuant des mesures régulières, les équipes qualité peuvent valider la conformité des lots, identifier des écarts de fabrication, ou encore anticiper les dérives de formulation.
Un outil incontournable dans les études réglementaires
La spectrophotométrie est également utilisée dans le cadre des études de conformité réglementaire. Les réglementations européennes (INCO, CE 1935/2004) ou américaines (FDA) imposent des limites strictes sur la concentration de certaines substances dans les produits de consommation. La spectrophotométrie permet de démontrer, documents à l’appui, que ces seuils ne sont pas dépassés.
Par exemple, les emballages en contact avec des aliments doivent être testés pour vérifier l’absence de migration de composés indésirables. Dans ce cadre, la spectrophotométrie est une des méthodes utilisées pour détecter la présence d’acides organiques, de colorants ou de métaux potentiellement relargués. YesWeLab accompagne ses clients sur ces problématiques en proposant des analyses de migration conformes aux normes CE et FDA.
Une technique intégrée dans des protocoles multi-analytiques
Enfin, la spectrophotométrie est fréquemment utilisée en complément d’autres techniques analytiques. Elle est souvent intégrée dans des protocoles combinés avec la chromatographie liquide (HPLC), la spectrométrie de masse (MS) ou l’analyse rhéologique. Par exemple, dans l’analyse de l’acide malique, les laboratoires peuvent employer la spectrophotométrie pour un premier dosage rapide, avant de valider les résultats avec une méthode plus précise comme la HPLC.
Cette complémentarité entre techniques permet de renforcer la fiabilité des résultats et d’adapter les méthodes aux exigences spécifiques des secteurs industriels concernés.

Fonctionnement du spectrophotomètre : principe scientifique et technique
Le principe de l’absorbance
Le fonctionnement du spectrophotomètre repose sur un principe fondamental : certaines molécules absorbent la lumière lorsqu’elles sont exposées à une longueur d’onde spécifique. Cette absorption entraîne une diminution de l’intensité lumineuse mesurée après le passage du faisceau à travers l’échantillon. Le spectrophotomètre quantifie cette perte sous forme d’une valeur appelée absorbance.
L’absorbance est liée à la transmittance (le rapport entre l’intensité de la lumière transmise et celle de la lumière incidente), selon la relation :
A = −log10(I / I₀)
où :
- A est l’absorbance,
- I est l’intensité lumineuse transmise à travers l’échantillon,
- I₀ est l’intensité lumineuse initiale.
Une absorbance élevée signifie que la solution absorbe beaucoup de lumière, ce qui correspond généralement à une concentration plus élevée de la substance analysée.
La loi de Beer-Lambert
Le fondement scientifique de l’analyse quantitative par spectrophotométrie repose sur la loi de Beer-Lambert, qui exprime la relation entre l’absorbance et la concentration d’une solution :
A = ε × l × C
où :
- A est l’absorbance mesurée,
- ε est le coefficient d’absorption molaire (exprimé en L·mol⁻¹·cm⁻¹),
- l est la longueur du trajet optique (généralement 1 cm),
- C est la concentration de la solution (mol/L).
Cette équation montre que l’absorbance est proportionnelle à la concentration, à condition de connaître ε et de maintenir une longueur de cuvette constante. La loi est valable pour des solutions diluées (généralement inférieures à 0,01 mol/L), ce qui en fait une méthode de choix pour les analyses de laboratoire à faible concentration.
Le rôle de la longueur d’onde
Le choix de la longueur d’onde est un paramètre essentiel pour garantir la sensibilité et la sélectivité de la mesure. Chaque molécule possède un spectre d’absorbance, avec des pics correspondant aux longueurs d’onde où l’absorption est maximale. Le spectrophotomètre doit donc être calibré pour envoyer un faisceau lumineux centré sur cette longueur d’onde spécifique.
Par exemple, l’acide malique présente une absorption significative dans l’UV, tout comme les acides nucléiques (ADN à 260 nm). En revanche, les protéines sont souvent mesurées à 280 nm. Ce réglage permet d’améliorer la précision des mesures en limitant l’interférence d’autres composés présents dans la solution.
Dans les analyses enzymatiques, on sélectionne parfois une longueur d’onde où seul un des produits de la réaction absorbe. C’est le cas du NADH, mesuré à 340 nm, alors que son précurseur NAD⁺ n’absorbe pas à cette longueur d’onde. Cela permet un suivi précis des réactions biochimiques.
Les étapes d’une analyse spectrophotométrique
Une analyse par spectrophotométrie suit généralement les étapes suivantes :
- Préparation de l’échantillon : dilution éventuelle, ajout de réactifs, homogénéisation.
- Choix de la longueur d’onde : déterminée à partir de la littérature ou d’un spectre préalable.
- Mise en place du blanc : cuvette contenant uniquement le solvant ou le mélange sans analyte, pour calibrer l’instrument.
- Mesure de l’absorbance : lecture de la valeur d’absorbance pour l’échantillon à la longueur d’onde choisie.
- Calcul de la concentration : application de la loi de Beer-Lambert ou comparaison avec une courbe d’étalonnage.
Cette procédure standardisée est rapide (quelques minutes par échantillon), peu coûteuse, et reproductible, ce qui explique sa large adoption dans les laboratoires de contrôle qualité.

Types de spectrophotomètres et technologies disponibles
Spectrophotomètre à faisceau unique
Le spectrophotomètre à faisceau unique est le modèle le plus simple et le plus répandu dans les laboratoires d’enseignement, de contrôle qualité ou de production. Dans ce type d’appareil, un seul faisceau lumineux est utilisé pour effectuer les mesures. L’opérateur commence par insérer une cuvette contenant le « blanc » (solvant ou matrice sans analyte) afin d’étalonner l’appareil, puis remplace cette cuvette par celle contenant l’échantillon à analyser.
Ce modèle présente plusieurs avantages :
- coût d’acquisition relativement faible,
- facilité d’utilisation,
- encombrement réduit.
Cependant, il est plus sensible aux fluctuations de la source lumineuse ou aux variations de température ambiante, car aucune mesure simultanée n’est faite sur un échantillon de référence. Pour les applications de routine où la reproductibilité absolue n’est pas critique, le spectrophotomètre à faisceau unique reste un excellent choix.
Spectrophotomètre à double faisceau
Le spectrophotomètre à double faisceau est plus sophistiqué. Il divise le faisceau lumineux en deux parties : l’un traverse l’échantillon, l’autre traverse la solution de référence (le blanc). Les deux signaux sont mesurés simultanément, ce qui permet une correction instantanée des fluctuations de la source lumineuse et améliore significativement la stabilité et la précision des mesures.
Ce type d’appareil est recommandé dans les laboratoires de recherche ou pour les analyses à haute exigence de fiabilité, comme celles réalisées dans les secteurs pharmaceutiques ou cosmétiques. Il permet notamment :
- un meilleur suivi cinétique,
- des mesures plus reproductibles sur le long terme,
- une automatisation partielle dans les séries d’analyses.
Spectrophotomètre UV-visible
Le spectrophotomètre UV-visible est le modèle le plus courant dans les laboratoires modernes. Il permet d’effectuer des analyses dans deux plages spectrales complémentaires :
- Ultraviolet (190 à 380 nm), utilisé pour l’analyse d’acides nucléiques, de protéines, d’additifs alimentaires ou de résidus de pesticides.
- Visible (400 à 800 nm), utilisé pour les dosages colorimétriques, les pigments, ou les colorants cosmétiques.
Les appareils UV-visible sont polyvalents et adaptés à une grande diversité d’échantillons. Ils permettent d’effectuer des analyses ponctuelles ou en série, et sont compatibles avec de nombreux logiciels d’exploitation pour le traitement des données, le calcul de concentrations ou l’édition de rapports d’analyse.
Spectrophotomètre visible
Certains modèles sont limités à la lumière visible (400 à 800 nm). Ces spectrophotomètres visibles sont suffisants pour des applications de base en colorimétrie ou pour les analyses de substances présentant une absorption dans le spectre visible (colorants, jus de fruits, teintures textiles, etc.).
Ils sont généralement plus compacts et économiques, mais leur champ d’application est limité par l’impossibilité d’effectuer des mesures dans l’UV.
Spectrophotomètre portable
Les spectrophotomètres portables ou de paillasse sont conçus pour les analyses in situ ou dans des environnements de production. Ils sont utilisés, par exemple, pour :
- mesurer la couleur d’un produit directement sur une ligne de fabrication,
- analyser la qualité de l’eau sur le terrain,
- effectuer un contrôle rapide en entrepôt ou en centre de collecte.
Compacts, légers et souvent dotés de batteries rechargeables, ces appareils permettent une prise de décision rapide sans attendre l’envoi d’échantillons en laboratoire. Leur précision est légèrement inférieure à celle des modèles de laboratoire, mais leur réactivité compense largement cet écart dans de nombreux contextes industriels.
Critères de choix d’un spectrophotomètre
Le choix d’un spectrophotomètre dépend de plusieurs facteurs, liés aux besoins spécifiques de chaque laboratoire :
- Plage spectrale : UV-visible ou visible uniquement ?
- Type de faisceau : simple ou double ?
- Sensibilité : niveau de détection souhaité (exprimé en A ou ng/µl).
- Applications ciblées : analyses en biologie moléculaire, cosmétiques, produits alimentaires, environnement…
- Budget : certains modèles très performants peuvent dépasser plusieurs dizaines de milliers d’euros.
- Ergonomie et connectivité : compatibilité avec logiciels d’analyse, possibilité d’export de données, écran tactile, etc.
YesWeLab travaille avec des laboratoires équipés de différentes technologies, permettant d’adapter la méthode spectrophotométrique au type d’échantillon, à la matrice, et aux objectifs analytiques du client. Grâce à cette flexibilité, les industriels bénéficient d’une solution sur mesure, conforme aux exigences normatives en vigueur.

Applications de la spectrophotométrie en analyse de laboratoire
En biologie et biochimie
La spectrophotométrie est un outil fondamental dans les laboratoires de biologie et de biochimie. Elle est utilisée pour quantifier des biomolécules, suivre des réactions enzymatiques ou évaluer la pureté d’extraits biologiques.
- Quantification de l’ADN, de l’ARN et des protéines :
L’absorbance mesurée à 260 nm permet de déterminer la concentration en acides nucléiques (ADN, ARN), tandis que l’absorbance à 280 nm donne une estimation de la concentration en protéines. Le rapport A260/A280 est utilisé pour évaluer la pureté d’un échantillon d’ADN. Un rapport de 1,8 à 2,0 indique une bonne pureté, tandis qu’un rapport inférieur suggère une contamination protéique. - Suivi de la cinétique enzymatique :
De nombreuses réactions enzymatiques impliquent des cofacteurs tels que le NADH, mesurables à 340 nm. En suivant l’évolution de l’absorbance au cours du temps, il est possible de calculer la vitesse de réaction enzymatique et de déterminer des paramètres cinétiques comme la constante de Michaelis-Menten (Km) ou la vitesse maximale (Vmax). - Test MTT :
Utilisé pour évaluer la viabilité cellulaire, ce test repose sur la transformation du sel de tétrazolium (jaune) en formazan (violet) par les cellules vivantes. La quantité de formazan est mesurée à 570 nm, ce qui permet d’estimer indirectement le nombre de cellules vivantes dans un échantillon.
En agroalimentaire
Dans l’industrie alimentaire, la spectrophotométrie est employée pour le contrôle qualité des matières premières et des produits finis.
- Dosage des sucres, acides organiques et vitamines :
De nombreuses analyses sont réalisées en UV-visible, comme la mesure de la vitamine C à 265 nm ou de l’acide malique par lecture dans l’UV après réaction chimique. Ces mesures permettent de garantir la conformité des produits aux déclarations nutritionnelles ou aux exigences réglementaires. - Suivi des pigments et colorants :
L’intensité de la couleur de produits tels que les jus de fruits, les confitures ou les sauces est contrôlée par spectrophotométrie dans le visible. Cela permet de garantir une présentation homogène d’un lot à l’autre.
En cosmétique
Les laboratoires cosmétiques utilisent la spectrophotométrie pour garantir la qualité, la stabilité et la conformité réglementaire des produits.
- Mesure des actifs cosmétiques :
Des ingrédients comme les acides de fruits (AHA), les filtres UV ou les colorants peuvent être dosés par spectrophotométrie. Par exemple, un actif comme l’acide glycolique peut être quantifié dans une crème à l’aide d’une lecture UV. - Tests de stabilité :
En soumettant les produits à des conditions de chaleur, lumière ou humidité, les laboratoires mesurent les variations d’absorbance pour détecter d’éventuelles dégradations chimiques ou une perte d’efficacité. - Contrôle des emballages :
La spectrophotométrie peut aussi être utilisée pour des tests de migration de substances depuis les contenants vers le produit cosmétique, en lien avec les exigences du règlement CE n° 1223/2009 et du règlement CE n° 1935/2004 pour les matériaux au contact.
En environnement
La spectrophotométrie est une technique de choix pour les analyses environnementales, notamment dans le cadre du suivi réglementaire de la qualité de l’eau et des rejets industriels.
- Analyse des nitrates, phosphates et ammonium :
Ces composés sont mesurés par spectrophotométrie après réaction colorée avec des réactifs spécifiques. Par exemple, la méthode de Griess est utilisée pour le dosage des nitrites. - Contrôle des eaux usées et des effluents :
L’absorbance de certaines substances organiques permet de suivre la pollution d’une eau ou d’un rejet industriel. Ces données sont souvent nécessaires dans les bilans environnementaux ou les dossiers réglementaires transmis aux autorités sanitaires. - Détection des polluants UV-actifs :
Certains pesticides, hydrocarbures ou composés aromatiques présentent une signature spectrale caractéristique dans l’UV. Ils peuvent être détectés même à faible concentration à l’aide de spectrophotomètres à haute sensibilité.
En contrôle industriel et matériaux
En contrôle industriel et matériaux
Dans les secteurs industriels comme l’automobile, la plasturgie ou l’impression, la spectrophotométrie est utilisée pour analyser des matériaux solides ou semi-solides.
- Mesure de la transmittance et de l’opacité :
Des matériaux comme le verre, les plastiques ou les films sont testés pour vérifier leur transparence ou leur capacité à bloquer certains rayonnements lumineux. - Analyse colorimétrique :
Dans les secteurs textiles ou graphiques, la spectrophotométrie est utilisée pour contrôler la fidélité des couleurs selon des normes de colorimétrie (ex. : système Lab*). - Stabilité des formulations et vieillissement des matériaux :
Les matériaux sont soumis à des tests de vieillissement accéléré, et l’évolution de leur couleur ou de leur absorption est suivie pour évaluer leur résistance aux conditions d’usage (UV, chaleur, humidité, etc.).
Grâce à sa polyvalence, la spectrophotométrie s’intègre dans tous les secteurs industriels où la composition, la couleur ou la stabilité des produits doivent être mesurées, vérifiées et documentées avec précision.

Exemple d’analyse spectrophotométrique en laboratoire : le cas de l’acide malique
L’acide malique est un acide organique naturellement présent dans de nombreux fruits, notamment la pomme, le raisin ou la rhubarbe. Il est largement utilisé dans l’industrie agroalimentaire pour ajuster l’acidité des produits finis (confiseries, boissons, produits laitiers), et dans les cosmétiques pour ses propriétés exfoliantes et hydratantes, notamment en tant qu’acide alpha-hydroxylé (AHA).
Sa concentration dans les produits doit être précisément maîtrisée pour des raisons de qualité sensorielle, d’efficacité cosmétique et surtout de conformité réglementaire. C’est pourquoi il fait l’objet de nombreuses analyses en laboratoire, notamment par spectrophotométrie UV-visible, qui constitue l’une des méthodes les plus accessibles et rapides pour sa quantification.
Les techniques d’analyse utilisées
Trois principales techniques sont utilisées pour doser l’acide malique en laboratoire :
- Spectrophotométrie UV-visible :
Cette méthode repose sur la capacité de l’acide malique à absorber la lumière dans l’ultraviolet après dérivation ou réaction enzymatique. L’absorbance est mesurée à une longueur d’onde spécifique, souvent entre 260 et 280 nm, selon le protocole choisi. Elle permet une quantification rapide, fiable, et est particulièrement adaptée aux contrôles en routine. - Chromatographie liquide haute performance (HPLC) :
Plus précise que la spectrophotométrie, la HPLC est souvent utilisée comme méthode de référence pour valider les résultats. Elle permet de séparer l’acide malique d’autres acides organiques présents dans l’échantillon (acide citrique, acide lactique, etc.) et de le quantifier avec une très grande précision. - Titrage acide-base :
Cette méthode plus traditionnelle repose sur la neutralisation chimique de l’acide malique par une base. Elle donne une estimation de la teneur totale en acides, mais ne permet pas de distinguer les différents acides présents.
Applications concrètes de la spectrophotométrie pour l’acide malique
- Dans l’agroalimentaire :
La spectrophotométrie est utilisée pour vérifier que les produits alimentaires respectent les seuils réglementaires en matière d’acidité. Par exemple, dans la fabrication de confitures, la quantité d’acide malique doit être ajustée pour garantir la bonne conservation du produit et un goût équilibré. Dans le vin, la mesure de l’acide malique permet de suivre la fermentation malolactique, qui transforme cet acide en acide lactique, plus doux. - Dans les cosmétiques :
L’acide malique est utilisé pour ses propriétés kératolytiques (exfoliantes). Il entre dans la composition de crèmes, lotions ou masques. Sa concentration doit être rigoureusement mesurée pour garantir l’efficacité du produit sans risque d’irritation cutanée. La spectrophotométrie UV permet de contrôler précisément cette concentration, notamment pour respecter les recommandations réglementaires sur les AHA (acides alpha-hydroxylés).