Analyse de mycotoxines en laboratoire

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Les mycotoxines sont des composés toxiques produits par certaines moisissures qui contaminent couramment les céréales et autres denrées agricoles. Leur présence dans la chaîne alimentaire pose des risques sérieux pour la santé humaine et animale, avec des effets allant de simples troubles digestifs à des intoxications graves. L’impact de ces toxines et les mesures pour les contrôler sont donc des sujets essentiels pour les acteurs de l’agroalimentaire, afin de garantir la sécurité des produits finis et protéger la santé des consommateurs. Cet article explore les caractéristiques des mycotoxines, leur processus de contamination des céréales, les méthodes de prévention, ainsi que les réglementations et les techniques d’analyse en laboratoire.

 

1. Qu’est-ce que les mycotoxines ?

Définition et nature des mycotoxines

Les mycotoxines sont des métabolites secondaires, c’est-à-dire des composés chimiques produits par des moisissures lors de certaines étapes de leur développement. Contrairement aux nutriments essentiels, les mycotoxines n’ont pas de rôle dans le métabolisme des champignons ; elles semblent plutôt être des réponses aux conditions environnementales stressantes, comme l’humidité ou la compétition avec d’autres microorganismes. Ces substances toxiques se forment principalement dans les champs lors de la croissance des plantes, mais peuvent également se développer pendant le stockage, en particulier lorsque les conditions sont propices (humidité élevée, températures inadéquates).

Les mycotoxines les plus courantes sont produites par des champignons des genres Aspergillus, Fusarium, et Penicillium. Ces moisissures prolifèrent sur des céréales telles que le blé, le maïs, et l’orge, mais aussi sur les noix, les fruits secs, et les épices. Parmi les milliers de mycotoxines identifiées, seules quelques dizaines posent des risques significatifs pour la santé humaine et animale, en raison de leur toxicité.

 

Types de mycotoxines et leur toxicité

Les mycotoxines affectent de nombreuses fonctions biologiques et peuvent provoquer des effets variés, selon la dose et la durée d’exposition. Les intoxications aiguës se produisent généralement à la suite de l’ingestion de grandes quantités de mycotoxines, entraînant des symptômes immédiats, tels que des nausées, des vomissements et des douleurs abdominales. En revanche, une exposition chronique, même à faible dose, peut engendrer des effets graves sur le long terme, notamment :

  • Immunosuppression : certaines mycotoxines, comme les trichothécènes, affaiblissent le système immunitaire, augmentant la susceptibilité aux infections.
  • Effets cancérigènes : les aflatoxines, produites par les moisissures Aspergillus, sont classées comme cancérigènes par l’OMS, particulièrement en raison de leur impact sur le foie.
  • Perturbations endocriniennes : des mycotoxines comme la zéaralénone imitent les hormones naturelles, perturbant les systèmes reproductifs humain et animal.

Les animaux sont également vulnérables aux effets des mycotoxines, avec des impacts directs sur leur santé, leur croissance, et leur reproduction. Chez certains animaux, la consommation de céréales contaminées peut même aboutir à une contamination des produits dérivés, comme le lait, qui peuvent ensuite représenter un risque pour l’humain.

 

Conditions de développement des mycotoxines

Le développement des mycotoxines est fortement influencé par les conditions environnementales. Les deux facteurs principaux sont la température et l’humidité, qui favorisent la prolifération des moisissures sur les céréales, surtout au moment de la floraison. Par exemple, les champignons du genre Fusarium, responsables de la production de déoxynivalénol (DON) et des trichothécènes T-2 et HT-2, se développent particulièrement bien dans des conditions humides et lors de périodes de pluie.

La gestion des cultures joue également un rôle déterminant. L’absence de rotation des cultures, le choix de variétés de céréales peu résistantes, et l’absence de techniques comme le labour peuvent créer un environnement favorable à la contamination. De plus, une fois récoltées, les céréales doivent être stockées dans des conditions contrôlées, car des niveaux élevés d’humidité et des températures inadaptées peuvent encourager le développement de moisissures productrices de mycotoxines.

 

2. Les principales mycotoxines présentes dans les céréales

Déoxynivalénol (DON)

Le déoxynivalénol, communément appelé DON ou vomitoxine, est l’une des mycotoxines les plus fréquentes dans les céréales. Produite par le champignon Fusarium graminearum, cette toxine est particulièrement courante dans les régions tempérées où les conditions climatiques favorisent son développement. Le DON contamine fréquemment le blé, l’orge, l’avoine, et parfois le maïs. Bien que le DON soit relativement moins toxique comparé à d’autres mycotoxines, son ingestion peut tout de même provoquer des effets indésirables, en particulier chez les animaux.

Chez l’homme, une intoxication au DON peut entraîner des symptômes tels que des douleurs abdominales, des nausées, des vomissements et des diarrhées. Chez les animaux, cette toxine peut provoquer une diminution de l’appétit, des troubles digestifs et une baisse de croissance, particulièrement chez les porcs, qui sont sensibles au DON. La consommation de céréales contaminées par le DON est donc surveillée de près, car une exposition chronique, même à faible dose, pourrait engendrer des effets à long terme sur la santé.

 

Aflatoxines

Les aflatoxines, produites principalement par des champignons du genre Aspergillus (notamment Aspergillus flavus et Aspergillus parasiticus), représentent l’une des familles de mycotoxines les plus toxiques et préoccupantes. Ces toxines sont classées comme cancérigènes pour l’homme par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), en raison de leur lien établi avec le cancer du foie. Les aflatoxines contaminent principalement le maïs et les oléagineux, mais elles peuvent aussi être présentes dans les céréales stockées dans des conditions inappropriées de température et d’humidité.

L’aflatoxine B1 est la forme la plus toxique et la plus commune. Les animaux, en particulier les ruminants, peuvent également être affectés par les aflatoxines, et leur consommation de céréales contaminées peut entraîner la présence de l’aflatoxine M1 dans le lait, un sous-produit qui pose également des risques pour la santé humaine. En raison de leur toxicité, les aflatoxines sont soumises à des réglementations strictes pour en limiter la présence dans les produits alimentaires.

 

Zéaralénone

La zéaralénone est une mycotoxine produite par plusieurs espèces de Fusarium. Cette toxine, que l’on retrouve souvent dans le maïs, le blé, et l’orge, est connue pour ses effets perturbateurs endocriniens. La zéaralénone imite les hormones sexuelles féminines (œstrogènes), provoquant des troubles hormonaux chez les animaux, notamment des troubles de la reproduction. Les porcs sont particulièrement sensibles à cette toxine, mais d’autres animaux d’élevage peuvent également en subir les effets.

Chez l’homme, l’exposition prolongée à la zéaralénone pourrait aussi avoir des effets hormonaux, bien que les recherches à ce sujet soient encore en cours. La zéaralénone est ainsi soumise à des limites réglementaires strictes dans l’alimentation pour éviter des impacts néfastes sur la santé humaine et animale.

 

Fumonisines

Les fumonisines sont des mycotoxines produites principalement par Fusarium verticillioides et Fusarium proliferatum, affectant principalement le maïs. Ces toxines sont reconnues pour leur potentiel toxique sur le foie et le système nerveux. Chez l’homme, la consommation de fumonisines est associée à un risque accru de cancer de l’œsophage dans certaines régions du monde où le maïs contaminé est consommé en grande quantité. Chez les animaux, les fumonisines peuvent causer la leucoencéphalomalacie chez les chevaux, une maladie mortelle qui affecte le cerveau, ainsi que des problèmes de croissance et de développement chez les porcs.

Les effets graves associés aux fumonisines ont conduit à l’instauration de seuils réglementaires pour ces toxines, afin de limiter leur présence dans les céréales et d’assurer la sécurité des produits alimentaires.

 

Trichothécènes T-2 et HT-2

Les toxines T-2 et HT-2 font partie des trichothécènes de type A, un sous-groupe de mycotoxines produites par certaines espèces de Fusarium, notamment Fusarium langsethiae. Ces toxines sont présentes principalement dans l’avoine, mais peuvent aussi contaminer le blé, l’orge, et le maïs. Les trichothécènes T-2 et HT-2 sont considérés comme plus toxiques que le DON et peuvent entraîner des effets graves sur la santé.

Chez l’homme, une exposition aiguë à ces toxines peut provoquer des symptômes comme des vomissements, des douleurs abdominales, et de la fièvre. À long terme, elles peuvent affecter l’intégrité des cellules, entraînant une immunosuppression et des dommages au niveau des organes internes. Les animaux, en particulier les volailles, peuvent aussi souffrir d’effets toxiques significatifs en raison de leur sensibilité élevée aux trichothécènes T-2 et HT-2.

Les risques associés à ces mycotoxines ont conduit les autorités européennes à renforcer les réglementations et les seuils maximaux pour ces toxines dans les céréales.

 

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3. Comment les mycotoxines contaminent-elles les céréales ?

Facteurs de contamination au champ

Les mycotoxines se développent principalement au champ, lorsque les céréales sont exposées à des conditions environnementales favorables à la croissance des champignons producteurs. Le climat est un des facteurs déterminants : une humidité élevée, associée à des températures douces ou chaudes, crée un environnement propice au développement des moisissures, notamment au moment de la floraison des céréales. Par exemple, les espèces de Fusarium, qui produisent des mycotoxines comme le déoxynivalénol (DON), prospèrent dans des conditions humides et pluvieuses. Les précipitations durant la période de floraison augmentent le risque d’infection des épis et, par conséquent, la contamination en mycotoxines.

Outre les conditions climatiques, les pratiques agricoles jouent également un rôle majeur. Les méthodes de gestion des cultures, comme la rotation des cultures, peuvent réduire ou augmenter les risques de contamination. Une rotation limitée, par exemple en cultivant successivement des céréales sur la même parcelle, favorise l’accumulation de résidus de culture sur lesquels les champignons peuvent survivre d’une saison à l’autre. Le labour est une autre pratique importante, car il permet d’enfouir les résidus de culture, limitant ainsi la présence de moisissures à la surface du sol et réduisant le risque de contamination des cultures suivantes.

 

Contamination en stockage

Même après la récolte, les céréales restent vulnérables à la contamination par les mycotoxines si les conditions de stockage ne sont pas contrôlées de manière adéquate. Les moisissures productrices de mycotoxines, comme celles des genres Aspergillus et Penicillium, se développent particulièrement bien dans les environnements humides et mal ventilés. Si les grains sont stockés avec un taux d’humidité élevé ou à des températures inappropriées, le risque de contamination augmente considérablement.

Le stockage doit donc respecter des conditions spécifiques pour limiter la prolifération des moisissures. Il est essentiel de maintenir une faible humidité des grains et de s’assurer que les installations de stockage sont bien ventilées pour prévenir l’accumulation d’humidité. Les grains doivent également être inspectés régulièrement pour identifier et retirer les parties endommagées ou contaminées, car les grains abîmés sont plus sensibles aux infections fongiques.

 

Impact du changement climatique sur la prolifération des mycotoxines

Le changement climatique ajoute une couche supplémentaire de complexité à la gestion des mycotoxines dans les céréales. En effet, l’augmentation des températures moyennes, combinée à des périodes de sécheresse et de fortes précipitations plus fréquentes, modifie les conditions de croissance des champignons producteurs de mycotoxines. Des études ont montré que certaines espèces de champignons pourraient se développer dans des régions où elles étaient autrefois absentes, augmentant ainsi les risques de contamination dans de nouvelles zones géographiques.

De plus, des événements climatiques extrêmes peuvent compromettre la résistance naturelle des plantes aux infections fongiques. Par exemple, une sécheresse prolongée suivie de fortes pluies crée des conditions de stress pour les cultures, les rendant plus vulnérables aux infections par des moisissures. Dans ce contexte, les agriculteurs et les producteurs doivent adapter leurs pratiques et surveiller attentivement les prévisions météorologiques pour anticiper les périodes à risque et ajuster leurs méthodes de prévention en conséquence.

 

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4. Réglementations européennes sur les mycotoxines

Cadre réglementaire en Europe

L’Union Européenne (UE) a mis en place un cadre réglementaire strict pour limiter la présence de mycotoxines dans les denrées alimentaires. Ce cadre est principalement régi par le règlement (UE) 2023/915, qui établit les teneurs maximales autorisées pour plusieurs types de mycotoxines dans les céréales et autres produits alimentaires. En 2024, ce cadre a été renforcé avec le règlement (UE) 2024/1038, lequel introduit des seuils plus stricts pour certaines mycotoxines en raison des préoccupations croissantes en matière de santé publique.

Les principaux types de mycotoxines réglementés en Europe comprennent les aflatoxines, le déoxynivalénol (DON), la zéaralénone, les fumonisines, et les trichothécènes T-2 et HT-2. Chaque type de mycotoxine a un seuil spécifique de concentration maximale qui ne doit pas être dépassé dans les denrées alimentaires destinées à la consommation humaine. Par exemple, le seuil pour le DON dans le blé tendre a été abaissé de 1250 à 1000 µg/kg en 2024, et le seuil pour les trichothécènes T-2 et HT-2 a également été renforcé pour l’avoine brute.

 

Limites maximales autorisées pour les mycotoxines

Les teneurs maximales autorisées varient en fonction du type de céréale et de l’usage prévu. Les produits destinés à l’alimentation infantile, par exemple, sont soumis à des seuils beaucoup plus stricts en raison de la sensibilité accrue des nourrissons aux effets des mycotoxines. Voici un aperçu des principales limites maximales autorisées :

  • Aflatoxines : La limite pour les aflatoxines dans le maïs et le riz destinés à la consommation humaine est généralement de 10 µg/kg, avec une limite spécifique de 5 µg/kg pour l’aflatoxine B1 en raison de sa toxicité plus élevée.
  • Déoxynivalénol (DON) : Le seuil pour le DON est fixé à 1000 µg/kg dans le blé tendre et l’orge, et à 1500 µg/kg pour le maïs et le blé dur.
  • Zéaralénone : Les limites pour la zéaralénone dans les produits céréaliers varient de 50 µg/kg à 100 µg/kg, selon le type de produit.
  • Fumonisines : La limite maximale est de 2000 µg/kg pour les fumonisines dans le maïs destiné à la consommation humaine.
  • Trichothécènes T-2 et HT-2 : Les seuils maximaux pour ces toxines sont de 50 µg/kg dans le blé tendre et de 150 µg/kg dans l’orge utilisée en malterie.

Ces seuils visent à garantir que les niveaux de mycotoxines restent suffisamment bas pour minimiser les risques pour la santé. Les autorités réévaluent régulièrement ces limites en fonction des nouvelles données scientifiques et des risques d’exposition des populations.

 

Mécanismes de surveillance et contrôle des mycotoxines

Pour garantir la conformité des produits aux seuils réglementaires, des mécanismes de surveillance rigoureux ont été mis en place à différents niveaux de la chaîne d’approvisionnement. En Europe, chaque État membre est responsable de la mise en œuvre de plans de surveillance pour contrôler les niveaux de mycotoxines dans les produits alimentaires. La Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) en France, par exemple, effectue régulièrement des contrôles sur les lots de céréales pour vérifier qu’ils respectent les seuils fixés.

Les contrôles impliquent des échantillonnages et des analyses en laboratoire pour mesurer les concentrations de mycotoxines. Les laboratoires doivent être accrédités selon des normes de qualité telles que l’ISO 17025, garantissant des analyses précises et fiables. Si un lot de céréales dépasse les teneurs maximales, il est retiré du marché et peut être destiné à un usage non alimentaire ou détruit. La réglementation interdit également la dilution des lots non conformes avec des lots conformes, afin d’éviter toute forme de contournement des seuils réglementaires.

 

Réévaluation et adaptation des seuils réglementaires

Les seuils réglementaires pour les mycotoxines sont régulièrement réévalués en fonction des avancées scientifiques. Par exemple, l’EFSA (Autorité Européenne de Sécurité des Aliments) collecte des données d’exposition à travers des plans de surveillance et formule des avis pour ajuster les seuils si nécessaire. L’objectif est de prendre en compte les nouvelles connaissances scientifiques, notamment sur les effets toxiques de certaines mycotoxines, mais aussi l’évolution des pratiques agricoles et des conditions climatiques, qui influencent la contamination des céréales.

 

5. Techniques d’analyse des mycotoxines dans les céréales

Introduction aux méthodes d’analyse en laboratoire

Les analyses de mycotoxines dans les céréales s’appuient sur des méthodes de haute précision, principalement la chromatographie et la spectrométrie de masse. Ces techniques sont conçues pour détecter des traces infimes de toxines, souvent à des concentrations de l’ordre du microgramme par kilogramme (µg/kg). En respectant les normes ISO 17025 et COFRAC, les laboratoires accrédités garantissent la fiabilité et la répétabilité des analyses, offrant ainsi aux producteurs une assurance de conformité aux seuils réglementaires en vigueur.

Les laboratoires spécialisés, comme ceux du groupe YesWeLab, utilisent des protocoles complexes pour garantir que chaque analyse soit effectuée selon des standards rigoureux. Les équipements modernes et les compétences des experts en chimie analytique jouent un rôle clé dans l’assurance qualité des résultats.

 

Techniques de chromatographie : LC-MSMS pour la détection multi-résidus

La chromatographie liquide couplée à la spectrométrie de masse en tandem (LC-MSMS) est l’une des méthodes les plus courantes et les plus efficaces pour l’analyse des mycotoxines. La technique LC-MSMS permet de séparer et de détecter plusieurs mycotoxines dans un même échantillon (multi-résidus), ce qui la rend particulièrement utile pour les céréales susceptibles de contenir diverses toxines, comme le déoxynivalénol, la zéaralénone et les fumonisines.

Le processus de LC-MSMS consiste en deux étapes clés :

  1. Séparation par chromatographie liquide : Les composants de l’échantillon sont d’abord séparés en fonction de leur polarité. Cette étape permet de différencier les molécules d’intérêt (les mycotoxines) des autres composés présents dans les céréales.
  2. Détection par spectrométrie de masse en tandem : Les molécules séparées sont ensuite détectées et quantifiées avec une grande précision. La spectrométrie de masse en tandem est particulièrement sensible et permet de mesurer des concentrations extrêmement faibles, même inférieures aux seuils réglementaires.

Cette méthode est largement utilisée pour analyser plusieurs mycotoxines en une seule opération, ce qui réduit le temps d’analyse et les coûts associés, tout en offrant des résultats fiables pour garantir la sécurité des céréales.

 

Accréditations et normes de qualité des laboratoires

Les laboratoires effectuant des analyses de mycotoxines doivent répondre à des standards élevés de qualité, notamment les normes ISO 17025, qui garantissent la compétence technique et la validité des résultats. En France, les laboratoires accrédités COFRAC bénéficient d’une reconnaissance officielle qui atteste de leur capacité à effectuer des analyses selon des procédures normalisées.

Les accréditations incluent des contrôles réguliers des méthodes et des équipements, ainsi que des audits des compétences des analystes. Ces exigences strictes assurent que les résultats d’analyse sont exacts et peuvent être utilisés pour prendre des décisions en matière de sécurité alimentaire.

 

Innovations et futures méthodes de détection

Le domaine de l’analyse des mycotoxines évolue constamment, avec des innovations visant à améliorer la sensibilité, la rapidité, et la précision des résultats. Les techniques de spectrométrie de masse de nouvelle génération, comme la chromatographie liquide ultra-performante (UPLC), sont de plus en plus adoptées pour réduire les temps d’analyse tout en augmentant la résolution. De même, des méthodes de détection rapides, comme les tests basés sur des capteurs et des biocapteurs, sont en développement pour offrir des solutions de contrôle en temps réel sur le terrain.

 

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6. Prévention de la contamination des céréales par les mycotoxines

Pratiques agricoles pour limiter les mycotoxines

Les pratiques agricoles jouent un rôle essentiel dans la prévention des mycotoxines au champ. En adoptant des techniques spécifiques, les agriculteurs peuvent réduire la présence de moisissures productrices de mycotoxines dès la croissance des plantes.

  • Rotation des cultures : La rotation des cultures est cruciale pour briser le cycle de vie des champignons producteurs de mycotoxines. Alterner les céréales avec d’autres cultures, comme des légumineuses, réduit la prolifération des résidus contaminés et diminue le risque de contamination fongique.
  • Sélection de variétés résistantes : Certaines variétés de céréales présentent une meilleure résistance naturelle aux champignons Fusarium ou Aspergillus. Choisir des variétés résistantes, en particulier dans les régions à haut risque, aide à limiter l’infestation des épis et des grains.
  • Dates de semis et récolte : Planifier les semis et les récoltes permet de minimiser l’exposition des céréales aux périodes de forte humidité ou de précipitations, conditions propices au développement des moisissures. Un semis précoce, par exemple, peut réduire le risque de contamination en permettant une maturation des épis avant les périodes les plus humides.
  • Labour et gestion des résidus : Le labour enfouit les résidus de culture contaminés, limitant ainsi les sources d’inoculum pour les cultures suivantes. Cela réduit la probabilité que les champignons survivent d’une saison à l’autre et contaminent les nouvelles cultures.

 

Pratiques de stockage pour réduire les risques de contamination

Une fois les céréales récoltées, le stockage devient une étape cruciale pour éviter la contamination par les mycotoxines. Des conditions de stockage inadéquates peuvent favoriser le développement de moisissures qui produisent des toxines, même après la récolte.

  • Contrôle de l’humidité : La gestion de l’humidité des grains est essentielle pour prévenir la croissance des moisissures. Avant le stockage, les grains doivent être séchés pour atteindre un taux d’humidité idéal (généralement inférieur à 14 %). Un taux d’humidité trop élevé favorise la prolifération des moisissures dans les silos et autres installations de stockage.
  • Ventilation et contrôle de la température : Les installations de stockage doivent être bien ventilées et maintenues à des températures fraîches pour éviter la condensation et l’accumulation d’humidité. Des systèmes de ventilation permettent de réduire les points chauds, qui peuvent accélérer la croissance des moisissures.
  • Nettoyage et tri des grains : Avant le stockage, les grains doivent être triés pour éliminer les grains endommagés, car ceux-ci sont plus susceptibles d’être contaminés. Le nettoyage des installations et du matériel de stockage est également important pour éviter toute contamination croisée.
  • Surveillance et analyses régulières : Pendant le stockage, il est essentiel de surveiller régulièrement les conditions d’humidité et de température et de procéder à des analyses pour vérifier les niveaux de mycotoxines. Cette surveillance permet d’identifier rapidement tout signe de contamination et d’intervenir avant que les niveaux de toxines ne deviennent problématiques.

 

Lutte intégrée contre les parasites

Les parasites, comme les insectes foreurs, peuvent également contribuer à la contamination des céréales par les mycotoxines en endommageant les grains, ce qui les rend plus vulnérables aux infections fongiques. La lutte intégrée contre ces parasites est une approche efficace pour limiter leur impact sur les cultures céréalières.

  • Méthodes biologiques : L’utilisation de méthodes biologiques, comme l’introduction de trichogrammes parasitoïdes ou l’application de Bacillus thuringiensis, permet de réduire les populations d’insectes nuisibles sans recourir aux insecticides chimiques.
  • Insecticides respectueux des auxiliaires : Lorsque l’usage d’insecticides est nécessaire, choisir des produits qui respectent les insectes auxiliaires (prédateurs naturels des nuisibles) contribue à maintenir un équilibre écologique tout en protégeant les céréales des parasites.

 

7. Importance des analyses de mycotoxines pour l’industrie agroalimentaire

Rôle des laboratoires d’analyses dans la sécurité alimentaire

Les laboratoires d’analyses jouent un rôle crucial en permettant aux entreprises agroalimentaires de vérifier la présence et le niveau des mycotoxines dans les produits céréaliers. Les analyses menées par ces laboratoires identifient les mycotoxines dangereuses, comme le déoxynivalénol, les aflatoxines, et les fumonisines, en quantifiant leur concentration pour vérifier qu’elle respecte les limites réglementaires.

Des laboratoires tels que YesWeLab, spécialisés dans les analyses agroalimentaires, offrent une gamme de services analytiques adaptés aux besoins de chaque acteur de la filière. En effectuant des contrôles rigoureux à chaque étape – de la récolte à la transformation – ces laboratoires garantissent la sécurité des produits mis sur le marché et préviennent les risques pour la santé des consommateurs.

 

Avantages pour les producteurs de céréales

Pour les producteurs, le recours à des analyses de mycotoxines permet d’assurer la qualité de leurs récoltes et de sécuriser leur chaîne d’approvisionnement. Les producteurs peuvent ainsi :

  • Vérifier la qualité de leurs récoltes avant la vente ou le stockage, en s’assurant que les niveaux de mycotoxines restent dans les limites autorisées.
  • Anticiper les risques en identifiant rapidement les lots contaminés, ce qui permet d’éviter leur mélange avec des lots sains et de minimiser les pertes économiques.
  • Optimiser leurs pratiques agricoles en fonction des résultats d’analyse, ce qui leur donne des indications précieuses pour adapter les techniques de prévention et de gestion des cultures.

Les producteurs qui adoptent des pratiques basées sur les résultats analytiques peuvent améliorer la sécurité de leurs produits, limitant ainsi les risques de déclassement et de rejet de leurs récoltes.

 

Garantir la conformité pour les transformateurs et distributeurs

Pour les transformateurs de céréales, garantir la conformité des lots est essentiel pour éviter des sanctions et préserver leur réputation. Les analyses de mycotoxines offrent plusieurs avantages pour cette étape de la filière :

  • Assurance qualité des produits transformés : Les transformateurs peuvent s’assurer que les produits finis, comme les farines, les pâtes ou les biscuits, répondent aux normes sanitaires et réglementaires.
  • Gestion proactive des risques : En détectant les lots contaminés avant la transformation, les entreprises limitent les pertes en évitant de transformer des matières premières non conformes.
  • Renforcement de la traçabilité : Les résultats d’analyse permettent de documenter la qualité des produits à chaque étape, ce qui facilite le suivi et la traçabilité des lots, garantissant ainsi une transparence vis-à-vis des clients et des autorités.

Les distributeurs, quant à eux, bénéficient également de la fiabilité des analyses pour offrir des produits de qualité aux consommateurs. La conformité des produits en rayon assure leur sécurité et contribue à maintenir la confiance des clients.

 

Centralisation des besoins analytiques avec YesWeLab

YesWeLab se distingue par son approche innovante de la centralisation des besoins analytiques. Grâce à une plateforme digitale, YesWeLab permet aux acteurs de l’agroalimentaire de gérer l’ensemble de leurs analyses de manière simplifiée. Cette solution offre plusieurs avantages pour les professionnels de la filière céréalière :

  • Commande et suivi des analyses : La plateforme permet aux clients de trouver facilement les analyses dont ils ont besoin, d’expédier les échantillons, et de suivre l’avancement des tests en temps réel.
  • Traçabilité complète et archivage des résultats : Les résultats sont accessibles en ligne, ce qui facilite l’accès aux données de traçabilité et l’archivage pour les audits et les inspections.
  • Réduction des délais d’exécution : En centralisant les analyses, les délais de traitement sont optimisés, et les résultats sont disponibles plus rapidement, permettant une gestion proactive des risques.

L’offre de YesWeLab constitue ainsi un outil précieux pour les producteurs, transformateurs, et distributeurs de céréales, en leur permettant de s’assurer que leurs produits respectent les normes et qu’ils répondent aux attentes des consommateurs et des autorités.

 

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